Flocons

Premiers flocons grossièrement arrachés au
ciel tissulaire de blanc coton tombent sur le
balcon aux chaises roses –

Neige en bouts de boubou blanc
sereinement fond en atterrissant sur
la terre noire effeuillée –

Bien que blanc le flocon met sa touche
d’ivoire et de bombe claire sur la terre
sans tiroir –

ça tombe et ça pleut ça virevolte et ça
s’échoue sur le banc bleu ou la table encore dehors
nouveau décor –

Il ne faut pas aller bien loin pour s’étonner quand
à ses pieds on trouve une aile blanche qui scintille et
disparaît sitôt venue –

Il arrive que quelques lumières descendues du ciel perdent
les eaux sur la terre et que quelques os trépassent à leur
poussière d’arc-en-ciel – impermanence en tous sens –

A la terre couleur salade pourrissante
le blanc va bien
chimie des blouses élémentaires –

Le blanc teinte tout de silence un silence lourd de sens et
léger de fond qui rend attentif à la route
plus rien ne s’envisage comme avant –

Tu viens ponctuer souligner l’évanescence et belle essence
du monde tel qu’il est – comme une grande phrase sans
fin à l’horizon du ciel –

Etre un flocon une petite chose qui adoucit un presque rien
une lueur de sésame un tympan de caillou un rêve d’igloo
qui rassure et s’en va sur la pointe des pieds –

Avec 2000 flocons ou plus j’écrirai une histoire sans mémoire
la fin d’un jour qui n’a pas commencé
et le début d’un autre qui de toutes façons n’en n’avait pas –

Le chat s’étonne d’un doigt de neige sur sa moustache
le lissé roux de son pelage est peluché de petites billes blanches
il secoue sa toison hérissée d’eau et s’invite à ma rêverie –

Il neige abondamment
mon cerveau est blanc
sérénité des harpes –

Le noir sous le blanc
souligne l’âme
le blanc sur le noir retire le vent –

Trame fine et délicate d’apesanteur
blanchiment des vapeurs
au coeur lévitant –

Linge propre du monde englouti
sous la coque de lune blanche
on entend au loin la conque de
l’hiver qui descend vers la mer –

Le monde comme un petit animal
qui tiendrait dans la pomme d’amour de
ton coeur blanc ce serait maintenant ou jamais –

L’oiseau mécanique du portable dit
sms sans message sans sans même sous
la porte la clé d’un rêve confiant – Silence mes silences!

Ta conscience était comme un drone
volant et tombant et prenant de la hauteur
sur la crécelle du vent pour quelques travers d’images –

Manège des flocons je monte sur celui-ci
j’attrape le pompon de celui-là qui fond
et moi aussi je m’estompe à la gomme de nuit –

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un commentaire Ajoutez le vôtre

  1. xab0003 dit :

    Le double conscient
    images et magie des géométries
    à la passerelle de l’instant les années lumières sont laissées sur place
    comme des escargots essayant de dépasser la foudre

    Coeur double ivre des coeurs visités
    à l’infini des résonances

    Ni position ni temps
    à l’infini conscient double
    en filigrane
    tu regardes en transparence depuis nulle part
    depuis ton coeur double
    magie réelle
    réelle magie
    il n’y a pas de catégories

    Nulle part et il n’y a pas d’ailleurs
    tu traverses les atomes qui sont comme des flocons de neige
    c’est maintenant qu’il faut voir
    l’empathie t’éprouve
    je peux à peine le concevoir

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