Gange de neige au
foulard des courants d’air où
courent des traces de renard – où est passé le chat?
Quelques drapeaux flottent en
prières élémentaires au
yeti du soleil disparu – nu de peau –
Où allais-tu de bon matin?
rentrer du bois mouillé
caresser le chat à l’oreiller de neige rond à la jambe –
Le paysage est de bas blanc
de coussins de lumière de rebondi sans traces
comme la prière d’une vierge noire à l’enfant de la terre –
Tout est lisse de soie et de délicatesse
et aussi de rudesse et de branches noircies
blanc de neige à l’oeuf mollet d’un nuage passant –
Une éclaircie d’ombres portées au
mur jauni d’un écrasé de soleil que
tu as raté à la seconde près –
La nuit épouse le silence des roses
endormies sous la blanche matière
cresson d’automne aux couronnes singulières –
Les tiges et les troncs se saumonnent d’azur blanc
neige montée et laissée là au
museau d’un ruisseau –
La neige fait un H sur un ciel d’apache
qui tout coupe et cisèle et
martèle de A à l’ouvert de la terre – Ah l’hiver!
Le vent pousse la neige hors des branches
elle s’éplume en duvet de coton
et laisse son nom ravir le ciel de pluriel – neiges –
Il neige à tire-d’aile –
trois chaises se couvrent de coussins blancs
et attendent que pleuve le vin bleu du ciel –