Car en chaque image un coeur s’était reflété
pendulant au roseau de pensées fines
autant d’infiltrations au réseau du corps
pleurant dans sa robe de mariée désolée –
dehors aussi la neige étoilait sur le sol sa
robe de mariée sans époux – le froid cinglant
du matin battait le rappel d’aller chercher
refuge dans chaque image où un coeur
s’était reflété –
l’oiseau venait mourir sur
un turban de terre alors commençait la danse
du vent et des larmes de neige qui secouaient
sans bruit ton ventre de soleil –
ce qui remontait par le tambour des ondes
tu le sentais s’éveiner à ton poignet menu
la vague arrivait tu la voyais submerger ton
visage qui ressemblait à une prière sans mots
le fond devenait la surface un arbrisseau de
mouches gelées qui faisaient de ta peau un
bourdonnement assourdissant au tympan des morts –
As-tu la fièvre à ainsi entendre le monde par
la seule oreille de ton âme criblée d’épines quand
la rose est tombée comme un rêve de sang sur
la blanche épousée ?
l’allumette craquait plusieurs fois sous le vent
le tissu pris fut vite consumé de flocons noirs se mêlant à la voltige
des neiges alors tout basculait au désert si
ouvert que l’oiseau devenait flamme et son aile ramée d’étoiles
et toi tu partais en fumée –