Blanc

La neige dans toute sa fleur
laissait au bout des choses des tétines blanches
c’est un dimanche sans qu’aucun bouton ne s’ouvre –

Au lieu de lire chapitre je lisais chagrin
un peu de neige dans les yeux
dans la main un diamant minuscule –

Le feu couvait dans ses braises
du ciel tombaient des guirlandes comme
d’autres à la guerre aux armes disparues –

Nuit de patagonie à la violette
des étoiles – pureté de la douleur
jamais plein le coeur se vide –

Si sincère et si simple et si rare
le sourire d’un visage
à l’enfance accomplie –

On est seul à tourner de l’oeil
sous la neige en toupie
comme en deuil de bonté –

Veiller dans la nuit à ne pas arracher
la vie – laisser le coeur battre aux ailes du
pardon d’un va et vient d’abeille –

Le pouls des flocons troublait
mon sang à l’aplat du chemin
soudain blanc –

Comme un vide un trou de mémoire
à la branche aléatoire de l’instant
comme des colliers de pensées qui fondent au
long cou des branches –

Aujourd’hui c’est dimanche à louche du temps
le sol brioché de blanc s’invite à la porte
plus d’une fois le feu s’arrêtera –

Plus d’une fois le jour s’en ira
plus d’une fois le blanc de ton coeur sentira la
brûlure du bois que l’on coupe –

Plus d’une fois
tant de flocons à ta chair déchirés reviendront te
hanter te parler du passé dévasté d’un été –

Plus d’une fois tu entreras directement dans le coeur du
feu – la neige fait un cercle où la flamme est roseau
prépare la place pour danser –

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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