l’obscurité traverse le jardin
dispersion des copeaux d’étoiles – la lune baisse les yeux
tout s’intranquille à la tranquillité des nuits –
la souche tamisée d’ombres
s’avalanche à
la barrière des nuages – bois qui marmotte au ciel –
le vent rêve accroché au
sarment indigo d’une étoile
la terre rompue d’os est au silence –
quand les étoiles se hissent
au mât de la colline il n’est plus
d’autres fleurs qu’ici même –
le ciel est bleu qui fait du feu
l’eau clapote par temps gris
à quoi donner raison? tout bouge en même temps –
venue à l’annonce d’un rêve
la lune graphe le ciel d’un O réciproque
où va la nuit quand elle ne rentre pas?
ta mémoire était trop silencieuse
un cadavre s’y est glissé comme on enfile dans le noir
un manteau qui n’est pas le sien –
un seul instant sur terre
pieds nus dans la neige qui n’existait pas
je vis l’ombre sortir de sa nuit –
la lune dans sa brassière de feu
coud au ciel des ecchymoses
des oiseaux jouent à bousculer le persil rose des nuages –
tu ne disais pas grand-chose
des silences trop salés muraient le jour
le soleil disposait de peu de temps –
libre de permuter
j’ai jeté l’ancre au beau milieu
le reste a suivi –
des soies de lune des laines d’eau sur
la peau du matin – bonheur d’aller
d’un pas de nuit méditer au coeur –
les arbres avaient des branches de peignes clairs
la nuit croisait ses ciseaux d’abat-jour
ou alors dormir ou alors tresser des étoiles –
combien de cubes à demi-mot emplissaient la bouche de la nuit?
le pendule oscillait la vie la mort la vie la mort la vie
et puis quoi encore? freine assez pour passer –
rien de tel que de s’asseoir entre le jour et la
nuit à goûter l’entre-deux des rives de patience –
je ne sais ce que c’est mais j’y suis –
Tu es dans cette baie
tu as la peau de l’atemporel
les yeux de l’infini
la paroles des étoiles
les anges s’invitent à l’encrier de ta tendresse
et ta plume dessine parfois la foudre quand c’est nécessaire
l’ancre et l’encre se conjuguent à l’entre-monde d’où tu viens
au bout de l’apparition et de la disparition
les oiseaux ont cet humour
écoutez les chanter ces rythmes de pluies en cascades de rosée
lunes et soleils épousés sur l’aile de ton reflet
tu ne sais pas
je ne sais pas quand
c’est troublant
nous ne savons rien