Les cadavres habitent dans les corps qui les
habitent – être ou avoir été qui sait
où écraser le métal de son coeur une fois fondu –
En attendant la nuit
foncièrement féminine le canapé jouxtait la
table lézardée de verre –
Les mains crispées sur le volant de la nuit
où aller? tant de choses peuvent nous
séparer ou nous réunir –
Des gouttes de lumière bougeaient sur la
vitre du train – à toute allure la flèche
rejoignait le centre invisible et infini –
Le corps allongé d’une loco est-il équivalent au
corps décharné de la grue qui se lève? les passagers
montent un à un et descendent aussi – mais dans quel sens?
Le coeur a parfois des veines de glace des
cris de violette des angles d’attaque qui
gercent les mots et les empêchent de sortir –
Pourtant il fait beau des temps de paix
poussent sous la peau le corps se mêle à
la terre fatiguée comme un animal chante sa mort –
Corps sans point d’appui aux accords de rivage
qui glisse dans le dernier virage du sommeil
aucun regret –
Dans la solitude s’efface la conscience de soi
vient le soleil battant
vient l’infini bois –
Le chagrin prenait corps
sur le trottoir couvert de pluie
que donner à la main tendue?
Je me souvenais avoir été un rayon de
douleur se déplaçant à la surface d’un
miroir – corps émacié du temps qui passe –
Ce jour encore tu es tombé face contre
mer dans les larmes noyé ton visage
en crue embaumait l’enfance –
Avoir été et ne pas être est-ce la même chose?
rien qu’un peu de cendre accentuée – feras-tu la différence?
le corps sablier ouvre son coeur de ciel vide –
Le temps fuit par tous tes os
ton corps coquillage qu’un grand pas écrase
ébruite ses miracles –
Et sous la terre je descendrai
tout serait clair d’être si sombre
tout serait au clair ralenti des ombres –
Entre la vie et la mort
prendre corps se pendre aux ailes d’un
oiseau et puis chanter la fin du monde –
C’est profond C’est magnifique C’est très beau C’est très juste
Merci Wangmo
2018 étincelant et victorieux
Bises de Nathalie
Envoyé de mon iPad
>
Puissant satori
à la nuit foncièrement féminine
déplacement des sables aux hanches de silence
frappant à la porte du temps
bruyants de regrets des vagues chaudes et rondes
arrachées des rivages étreignant le miel des embruns
larmes réclamées à la porte de l’enfance entre-ouverte
cycles de fièvre funeste
tout est clair d’être si sombre
aucun regret
puissant satori