Quelques petits lièvres de souffrance couraient dans la neige à la langue de noyau
le muscle au repos se déployait d’un mouvement libre
que rien n’empêchait
pas même l’avalanche du vent
bambous blancs au bout du
banc des lunes s’égrènent
en corset de cristal
à la branche du ciel
mantra d’ailes
et de sel
La clarté vint te chercher encore une fois
au beau milieu des miroirs de
solitude froide et barbelée de nuages
Des dentelles de tapioca ornaient ta cheville ouvrière
au coeur dansant odorant et florilège
pourquoi être prisonnière d’un rêve?
chantait écho face à la montagne d’os blanchis
Les pas du soleil revenaient dans tes
yeux ouvrir des baies noires des îles aux
toits démantelés des ombres aux
passages secrets où refaire et défaire ce
que rien ne racontait plus
qu’un ver nu
pris au hasard
des fissures ficelées du
placard où
quelques cadavres déshabillés
couraient dans la nuit
comme des lièvres levées de
souffrance et de neige à
la langue de noyau
le muscle naturellement beau au repos
est tout aussi beau à l’effort
Aller à l’envers d’un
futur qui sèche au feu de
rives lointaines
boire l’eau d’un passé proche qui
toujours s’éloigne
à égale distance de soi à la
source des choses
qui toujours s’éloigne
à la mesure de la
densité des marées
éveillées dès l’aube
au pull de plage
Vivre est intense
à l’instant sans temps
brodé de couleurs ou
pas
il ne t’arrive rien
que de vivre à
l’intensité des blés
il ne t’arrive rien que
vivre
Au fond j’étais un voyage
sur l’épaule d’une fleur
je m’accordais sans savoir si
c’est blonde ou si cela a une
limite ou une tombe ou un nom
ou si cela s’informe ou se déforme
oui et non qu’importe
Ce qui
apparaît porte en soi sa
non apparition
silencieux est le
dos de tes mots
Au fond j’étais une merveilleuse occasion
de paradoxes en faveur d’une
chose aussi simple qu’invisible
Au fond j’étais libre
Bien sûr la vie n’est pas sécable
elle s’enfante d’elle même ses enchantements
d’ailleurs pour quelle autre raison vivrait-t-elle
bien sûr la forme disparaît à jamais
comme autant de feuilles mortes en automne
comme autant de floraisons à l’issue de l’été
bien sûr je nous ne sommes sécables
sur les chemins de halage
la diversité laissée pour compte est une marchandise bon marché
Certaines certains se promènent dans la vacuité le coeur en forme bien sûr
elles et ils vous savent d’une sagesse impartiale
certes vous n’avez plus d’intimité
c’est un enseignement
vous entrez dans le royaume de la vie
au moins vous pourrez réaliser que votre forme aura eu le sens du lotus
et c’est l’essentiel pour le règne du Lotus
puisque la vie est Lotus
Au traversant de l’amour inconditionnel
la rencontre est puissance qui chante la fragrance du lotus
c’est une histoire de tambour avec la peau du quotidien qui épluche les pommes de terre
c’est une histoire d’océan qui allume un feu dans l’âtre à l’approche de l’hiver
quand les arbres ont froid
c’est l’histoire d’une grande place avenante où les météorites peuvent venir
se poser et désagréger leur peine
c’est l’histoire du ciel qui réunit tous ses oiseaux pour célébrer les nuages et l’azur
Aujourd’hui c’est le solstice de l’instant présent
que tout soit auspicieux
en liens de coeur