ouvreuse d’horizon à l’accordéon des
nuages rien n’arrêtait son souffle d’oraison
et de petites plaies
incisées à la chemise des fleurs
son coeur immense emplissait le ciel
prompte à l’orage sous le miel des abeilles
prompte à l’amour au tambour des guerres
Mille poèmes résonnaient au
poignet pulsé du papillon qui
migrait au front des statues de soleil
l’océan avait craché ses poumons d’hommes
Parler sans être entendu
exil en soi-même se réfugier dans la
bouche d’une étoile sous la lune osselée
un lièvre d’aventure laisse tomber les
voyelles d’un mantra qui libère et détache
toutes les ombres inoculées au
bazar de la nuit
partir oui mais où
mourir oui mais quand
dormir au centre des cendres
le poumon pulpé de lumière
s’offrir à l’errance
sans être né
sans être allé
et puis tout rendre à
la bougie qui s’éteint
s’approcher du plus blessé de soi-même
au plus aimé de soi-même
et tout lâcher
la pierre coule au fond
tout au fond d’un pur soudain
et toi tu reçois à deux mains
l’effroyable douleur des jardins
avec la grâce d’un petit ver anodin
à la prompte
à la reine
à l’insatiable amour sans démission
au lotus forgé de feu
en train d’éclore
merveilleusement bleu
ta peau est lactée de silence
ta chair illimitée mute en trombe d’eau
sur le dos de la terre
tu frappes tu martèles
tu ébranles et fais peur à la peur
de l’intérieur des corps la remontée
sensationnelle des volcans visuels
des trachées sonores où buter la mort
m’apprend à voir que le monde est un arbre en fleurs
oui exactement ça : « exil en soi-même se réfugier dans la
bouche d’une étoile sous la lune osselée »…
Merci ! Merci ! Merci !