Déjà nous sommes la
belle conscience bleue où
paraissent les formes qui divisent –
que veux-tu être que tu n’es déjà?

tu cherches à comprendre à expliquer
à accuser à justifier tu te figes à la fracture
de tes doutes la peur te rattrape et te
soustrait à l’infini crois-tu alors que
le contenant est déjà contenu
depuis toujours à l’amour de tout soleil –

Briser ses chaînes est laisser aller ce qui
voile les nuages c’est aussi simple que
d’ouvrir les bras alors que repousser
les murs fatigue
rien n’est extérieur
et cependant rien d’extérieur ne peut
te remplir de joie
la joie tu l’es déjà
tout ce que tu acquiers par le manque et
le désir de le combler ne peut que
t’emplir d’un manque
encore plus grand
ferme la fenêtre aux distractions et
aux mensonges qui inventent ce que
tu n’as jamais été –

l’effort est résistance à l’ouverture
la résistance est faire un effort là où
il n’est pas nécessaire –
naturellement le nuage s’est déjà associé à
d’autres formes sans que cela ne gêne le
verbe du ciel qui n’a pas de forme
laisse aller le courant qui réconcilie
la vague et l’océan –

tout le temps la synchronicité est là
la lumière brille et tout communique et
parle du fond des âges sur des gammes
à plusieurs symphonies mais tu
n’entends qu’un seul écho
celui du bruit des portes qui
hantent ton esprit
et occupent ta vie
qui s’en va malgré tout vers
l’épuisement du rêve –
heureux ou malheureux c’est pareil
entends au-delà que
dessous rien ne bouge –

un souffle t’arrive qui t’arrime
à l’immensité du ciel
tu te parallèles et t’isocèles
mais en rien ne te sépare de
l’union sans précédent du
moment déjà disparu –