Deux mille vingt cordelettes blanches
et plus
où relier les douceurs –
entre les reflets de la
baie un trop plein de
lumière déverse sa
robe de
couleurs et dit le
bonheur d’être ici
ensemble et sans bruit –
violence des paroles
rondeur des silences où
s’enroulent librement
deux mille vingt cordelettes bleues
et plus
pour mieux voir ce
qu’on tarde à voir au
miroir des peurs qui
nous tendent leurs appâts –
l’oeil ouvre grand ses iris
dedans des mondes à
portée de mains nous
invitent à entrer –
deux mille vingt cordelettes jaunes
et plus
mon capitaine
corps des douleurs
corps à coeur
coeur à cri
cri à sang descendent dans la
vallée fouiller des plaies de
rosée chanter d’une herbe
calme et sereine pour
tous les délaissés aux
peaux de tonnerre –
deux mille vingt cordelettes rouges
bougent et plus
autour de ton cou de
peine endormie qui
s’éveille un grain de
bonté sur la langue
tu es de l’amour
une icône ressuscitée
ton roi est un
bras accompli en bouteille
d’oiseau lancée à la
mer au-dessus des
bateaux où chacun
peut monter dire au
loin le chagrin qui est si près –
deux mille vingt cordelettes vertes
et plus
en verbe synchronisé
pourfendent à
l’instant de leur
douceur rebelle toutes
les résistances
agir comme
une eau sans âge
un vent sauvage que rien n’entrave
une terre de fruits sous la lune
un feu achevé où court la
joie à découvert encore et
tous les jours de
cette année deux mille vingt fois
et plus si affinités –