Une île avait poussé sous
ses doigts alors que les osselets du
soleil venaient au mur dire
les murmures des heures multipliées
à la lumière grimpante qui
s’olympe en ombres légères en
bracelets d’hosties jusqu’en filaments de
silence et de grâce et de grâce place au
vent –
une île aux orbites voûtées aux flancs
ourlés de coquillages blancs aux
visages de feuilles cousines et
voisines de folles collines –
une île aux pins de
soif aux arènes de ciel mis à
genoux s’arronde à tes
doigts les doigts de qui tu ne sais
pas – tu ne sais toujours pas quand
l’ombre se déplace de quel endroit
elle était l’envers –
sous l’animal caché venait l’esprit des
forêts l’om des sources perdues en
mouvement de pendule amoureux –
la lune indistincte se laissait manger d’un
feu de brousse – il sort et
s’étire d’instinct – le choeur chante tout bas
qu’un homme est à la mer –
ressac des tourelles perdues dans le
vert des arbres – échine fugitive
d’un passant d’une fois
image tombée à l’eau
tout au fond des vases
serpent d’airelles claires
remuant l’indifférencié et
puis s’efface –
où allais-tu ainsi dévêtue de
mensonges t’asseoir au bord du
soir que les mots déboutonnent
reste encore un
peu des fleurs dans les yeux à
respirer sous les naseaux de
feu de l’oiseau qui décolle –
reste encore un peu à
décrier les prisons emmêlées aux
tourterelles de tes cheveux –
les pieds mouillés au sel de petits cailloux
bleus des
diamants tout heureux qui
t’emportent malgré toi
jusqu’à la nuit
jusqu’aux poisons des fleurs tendres
jusqu’à des lions d’intuition
jusqu’à des rois de fin des temps –
au-dessus de ta tête
des parcelles argentées s’agrègent et
s’étoilent –
c’est l’heure fantastique où
toucher l’éolienne de
la terre ta main blanche sur
son ventre noir –
poésie qui nourrit la terre de mon cœur – enchante le souffle de mon âme