Rien d’autre que la nuit
immatérielle et puis ces corps au
clair de dune au
fond des lits qu’on ne
reconnaît pas d’emblée
qu’un thé de lumière
soulève sans effort et
dépose au milieu du
salon blondi
bouquet de roses au
coeur de bleuet
la queue du chat frôle de
son silence le
volet abîmé la
sensation de remonter des
pentes voyage en
l’âme amusée et son
sac à oiseaux
d’innombrables fiertés
s’ouvre au
décousu des
heures commencées
le balcon d’en face invite
l’oeil à la pluie battante des
contemplations
d’où vient ce bruit d’airelle
où le rêve s’attarde
à chatouiller l’herbe de
la conscience à la
lucidité d’émeraude?
avec un chiffon je
nettoie l’écran le monde
reste fidèle à façonner
sa poussière d’éponge
à sa manière féconde
toujours libre le
soleil reste caché
entre les fleurs
un clair de dune
si ordinaire
qu’il en est
presque inaperçu
D’où vient ce parfum de liberté en équilibre sur le fil du bruit de brume têtu qui secoue les papilles de lumière fuse et infuse les matins de chaque jour