Une mer de nuages au-dessus de la tête
une brise sous les pieds
entre les deux la pluie qui
noue et dénoue les
étreintes cosmiques
et le cygne sous le pont
assigne
aux
passants intrigués
des arrêts
où s’étonner de
la porcelaine plumée
en courbes rondes
du cou cintré
jusqu’au khôl du bec acidulé
et posé sur l’eau
un gris d’orage
une lumière sauvage
s’enrhume noir autour des
berges
quelques bicyclettes disputent aux
piétons les trottoirs étroits
toujours ces
butées aléatoires qui entravent
les pas cadencés et
freinent leur remontée libre
bien sûr il y a les coureurs
et les âmes flâneuses
invisibles à la plupart –
seule dans
l’oeil rubis du
pigeon la rue se
dépeuple
le vent veille avec soin au
fil de la vie qui ne s’est
pas rompu
et pourtant l’arbre se
demande
quelle prochaine feuille
tombera pour la
prochaine qui poussera
et toutes ces
flammes aux notes d’encrier
habillant leur nudité
et toutes ces foulées
déjà arrivées depuis le
départ
et toutes ces bouches aux
galets d’images qui
arrosent de sang les
mains du temps
les poumons de la
ville de bois de
résine et de violettes
cherchent à damner le
plomb aux tonnelles de
plastique aux perles de
cristal des
chaussures animales
vois
l’univers est si petit
qu’il entre dans un
bol de soupe
pas la peine d’en
vouloir plus
en fin de journée
l’avenue file une
drôle de lumière et
la mort flâne avec
sa tête d’aisance qui
dodeline et dodeline
quand les
stores remontent leurs
manches
quand les autres
s’absentent
tu sais
tu ne peux que
pardonner les
nuits écourtés
et laisser la page se
réécrire au
ciel des totems –
toujours très beau merci Wangmo je t’embrasse Anne
Anne Mémet-Scrive 56 boulevard Jean Jaurès 74500 Evian-les-Bains anne.memet@laposte.net 04 50 49 73 60
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