Pleine lune

A mes filles 

Monte sur le toit
lier et délier les
soies du vent et leurs instruments
imaginaires qui pendulent à
la
lune amphibie qui
ne se monnaye pas

pastillée blanc elle
a le sourcil bleu nuit
presque noirci de
lèvres claires
ce sont des oracles de
juillet restés pendus
à de révolutionnaires
artifices qui font feu
de tout souviens-toi

c’est un soir où
poster un voeu
sans chercher de
motivation à
ta motivation si
faible comme
le camion lourd
de tes éducations
aux bâches désuètes

laisse la panne d’essence
interroger le voyage
tu peux ouvrir la
noix et
découvrir
l’éblouissant
le pacifiant
le remuant

verse au caveau des
chevilles entravées des
gestes forts comme
des labyrinthes
au morse divin –
dis le mot ou
tais toi
sache te laisser embrasser
par le fouet du silence
quelquefois mais
pas tout le temps
mêle toi à
d’autres regards
balaie et
porte ailleurs tes
poussières fauves tes
femelles aspérités
de bois tressé –

bouches arrondies
soufflons ensemble
un cercle où
meuler l’infini
où déglutir des
salives océanes
où se hâter d’être
pupilles de chats
qui courent après les
rayons du soleil
embouteillés à
la fenêtre pastel
à tête d’opaline

c’est un oui à
la fracture du ciel
à la pluie diluvienne
qui fleure bon
l’ogresse étoilée de
la terre affolée –

rien ne tue la
beauté quand l’ombre
l’avale elle se
crache en
incurable firmament
au mouton
de ton front
si blond de bonheur –

tes aveux d’abandon sont
d’autres alternatives qui
mènent leurs
combats même si
encrassées d’émotions les
casseroles que tu
traînes font du bruit
aujourd’hui
sur les rats de
ta prison
restes la générosité
faite femme pastèque
femme étrennes
femme fusée
femme sacrément
culottée
femme folle à marée basse et
à haute friction
femme détoilée
qui n’a pas peur de
s’enrouer et de
détisser de
s’enrouler encore et
de renaître
même au nord –

sors pars déménage
au tempo libre
de ta serviette éponge
posée fièrement
sur l’eau lueur de
ton petit coeur
qui court nu
sur une page de
pleine lune et
de douceur –

enfant tu le faisais
avec tes petits pieds coquillages
écrire à la mer des
rêves de liberté dans
des nids de sable
et des oiseaux en
sont sortis qui
fusent encore à
ton
corps accord –

 

 

3 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. Gertrud Berthet dit :

    Finement ciselée directement puisée à la sève au clair de l’une et l’autre tendrement obstinée et résolument tendre comme le cœur de la rose au coucher de lune à l’aube du jour nouveau

    1. Merci Gertrud pour ces belles résonances

  2. catia dit :

    Ce poème dit à sa façon telle Babayaga qui parlerait aux filles : « demande, mais toute question n’est pas bonne à poser, d’en savoir trop long on vieillit trop vite ! ».

Répondre à LN Wangmo (Hélène Lémery) Annuler la réponse.

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