s’allonger au
milieu des fleurs de
douleur tout
relâcher étendre les bras
et défaire tout ce qui
produit
les jambes offertes
à la paix des hirondelles
au-dessus
un grand bateau de
nuages déplace sa
coque de bois feinte
le poids d’un pistil
sur l’estomac je vois
en toile de
fond ces monts bénis où
tout de l’exil s’est
effondré
laisse aller les
adieux aux mille lieues
des chagrins et
des cuivres clairs
noyé le
poisson tentait de survivre
et refusait de voir à la
fenêtre de son oeil un elfe
sans nageoire imiter
son trépas – trop près tu
t’aveugles trop loin tu
ne vois que du foin –
ce temps que tu te donnes
n’est que le chèque provisoire
d’une limpide solitude
laisse la douceur revenir
au lieu de croire
et près de toi
viendra chanter un oiseau
et si tu veux tu
pourras rencontrer l’embellie
d’un soleil
assoupi sous
le clapotis rose de
la lune le chat
brise la pointe de la colline
d’un balai sonore
que l’ombre affine
d’une encre ordonnée
et violine
la tête mais de qui
s’accroche au
hublot en morceaux
l’ennui met au
centre l’espace en
total déploiement de
défaire et de juste accueillir
laisse aller la
rivière à la tête de faisan doré
couchée à tes pieds à
la seule pensée
d’accompagner l’être
sous les étoiles
une à une les
épines cousues au
bout de la pluie mettent
le feu au coeur des
vanités
qui vont au bras du monde
chercher des ailleurs où
défaire tout ce qui se produisait
il fait bon dépolluer la danse le
linge de sa chemise ouverte
sous le porche de la
raison vide
laissant s’évader
dans les plaines mobiles
les sabots des
chevaux qui
ont goûté même un instant
l’espace
sauvage et
nu