Comme autant

à une amie

comme autant de fleurs
aujourd’hui quelque chose remue
les poissons de ton coeur
un couteau de tristesse serre
très fort et
le pain sur la planche du
ciel attend que tu le
sortes du four au bleu du
jour mais tu
n’arrives pas
tu restes pétrifiée
sous la croûte gelée
où la peau pince et
s’étrécit à
n’être plus qu’un
noyau sec

ta bouche peine à ourler des
douceurs à venir
quant à l’avenir nul ne
sait – tu rechignes à
te cacher au milieu des
flammes claires qui
ni ne parlent ni
ne se taisent
tu casses le
verre que tu es
fragile et
trébuchante et
rien ne change

à la danse de tes mains qui
acquiescent tes proches sont
devenues de
lointains oiseaux
dans leur nid confiné
et toi parcelle de
toutes les formes de
confidence tu
exiles des
fantômes de
papier éveillés sur le
tard et
tu renardes dans la
cour intérieure de tes
peurs sans allié et sans
boussole

que sais-tu de ce qui
blesse sans être blessé
la fleur tremble sur
l’hippocampe de sa tige
chaque fois mûrit un peu
plus le silence originel
qui la corolle et
pèse sa douceur et
l’emmène ailleurs
semer sa grâce

lorsque s’affaissent tes
épaules au rembrandt des
tristesses au
plus pur au plus aigu au
plus têtu des
nuits de solitude
arrimée au puits de
ta conscience belle
s’ouvre alors sans retenue
la nuit
découverte
et la vie voit
ta franche bonté celle que
tu ne pouvais voir toi-même
à moins de t’abolir comme
en ces heures de
courte fourrure et
de plume oubliée
tant redoutée

ni ne parle ni
ne se tait l’enfant qui
entend
ce
qui pleure et remue
les poissons de son coeur

le vivace et le
bel ennui martèle les
bretelles de ton
piano de
fausses notes et
de vraies couronnes
où règnent en
fourmi de
petites douleurs aux
arpents de ta
nuque

 

 

6 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. catia dit :

    cette poésie est venue me le dire à l’oreille, elle m’a parlé au plus intime du jour !
    Chut personne n’a entendu !
    Merci c’est beau……….

  2. Bénédicte AUZEIL dit :

    Woua! je suis touchée en plein coeur par ton poème
    ça me fait comme une douce déflagration, une sensation indéfinie d’infini, une succession d’images qui comme des bulles pétillantes s’échappent de mon ventre, percent la peau de ma tendresse. lumière… fraîcheur…mélancolie

  3. Benedicte AUZEIL dit :

    woua! Ce poème m’a prise en plein coeur. Les images telles des bulles pétillantes se sont échappées de mon ventre, sensations indéfinies d’infini qui crève la peau de ma tendresse….douceur et mélancolie

  4. PIERRE dit :

    Merveilleuse poésie éveillée

  5. Gertrud Berthet dit :

    Miroir spacieux où les poissons de ton cœur généreux s’oublient où la boussole veille au bien

  6. Claudine dit :

    Un jour c’est certain,
    Tu apporteras le bocal
    A la source
    Et les poissons partiront libérés …

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