Du vent dans les arbres en fleurs
et sous le pont des branches
des oiseaux dansent
qu’il est bon de
rire à la mutinerie de
leurs trilles
volantes qui
nous coupent le
sifflet d’une
étoile au front
où étais-je avant
d’être cette étreinte vide
d’un ciel sans foyer?
le coeur humide
gesticule dans l’axe du
soleil il habite là
où la chair fêlée est
rouge d’un contre-pied
ses cheveux sont des plages
de terre aux écuelles de
bras rampants
la divinité
du jour aux dents de
printemps et de hanneton
convoque tous les grains à
venir toutes les brebis à
saisir aux
moissons de laine et de
verveine noire
les bêtes dans les champs
ont des cornes rincées par
la pluie des regards des
hommes gris et insensés
qui ne savent plus danser
et toi que vas-tu emporter
de la jolie robe d’herbe
en lacets d’oignons
sous ton képi délavé?
peut-être la route où
quelqu’un court encore?