Mémoire d’elle

petit à petit sa
mémoire d’elle et de prunelles
s’en allait à travers champs
délestée de ses rosiers

l’odeur des
biscuits et le muscat sous
l’oreiller emportaient
sa tête de rideau et
le tableau en peau de
chagrin chaque jour
abrégeait la course de ses
mots

avait-elle rêvé sa vie
avait-elle vécu le rêve d’un
autre les ronces qu’elle
brûlait montaient en
fumée blanche confondre
les nuages éviscérés de
la nuit tendre et
le bateau partait à
la dérive des encres en
pluies démontées
alors elle ne savait
plus de quel côté
l’échelle avait
rompu

entre ses pieds un
ange faisait la circulation
les jours battus inclinaient
leurs têtes elle restait
seule un
petit caillou
dans sa chaussure

un petit caillou dans sa
chaussure que
personne n’avait vu
rincer le cidre des
chemins perdus suivait
la balle d’or du
soleil et les rires des
enfants croqués sur
l’arbre
et la lumière brillait si
fort à la
veine épanchée des
fleurs qu’il ne
restait qu’un
accord d’oiseau
chantant l’eau

 

4 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. catia dit :

    « Elle », inoubliable comme l’odeur de la terre rafraîchie passé l’orage d’été …

    1. 💙presque le nom d’un parfum🌺🙂

  2. gertrudberthet dit :

    L’odeur du café et pain chaud embarque sa mémoire d’elle sur l’aile d’oiseau papillon dans les champs nouveaux – là où éclosent les roses – où les ronces égratignent de rire les nuages fumants

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