Terre évadée

le jour se fait jour
par bourrasques de joie
boules de lumière et
coton d’extase blanche
puis monte un
chant de pleurs à
la conque d’une
oreille fine et
affûtée
à trop de
résonances
humaines et
baptêmes dans
les couloirs des
mauvais sorts

tout au
fond de tes semelles
d’épuisette où
s’amoncellent des
billes de rubis
en fleurs frissons
vit une
liberté sincère
et brisée

le parfum de la
neige en solitude
tiède sur les
corps en arbalètes
d’oiseaux
épand sa flamme
d’orange et
d’éther salé
tu es terre évadée

tendre au nord
de l’enfance où
se lèvent les
loups clairs et
leur fourrure
de traîneau d’ange
partir sans
partition d’un
silence éludé
au temps sans
conséquence ni
fluidité qui coupe
les manches aux
habits de nudité

très bas descendu
très haut monté
le coeur amulette
cerclé d’hirondelles
vole en éclats
à la veine traversière
de ton pouls ralenti

c’est un jour serti
d’une nourrice sans
mémoire où
la montagne est
rivière

où la barque glisse
sans chapeau et
sans capitaine

4 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. jamadrou dit :

    « Des mondes se donnent à voir, à ouvrir, à explorer, comme des îles dans des îles à l’infini de rien. « 

  2. catia adami dit :

    loin, loin,….longtemps, longtemps…. au fin fond des origines….

  3. J’entends intimement ce poème, chacune de ses strophes comme un battement de sang. Il est splendide, merci !

Laisser un commentaire