Racines de la présence est une passerelle où naviguer à l’estime, à la rencontre de ce que nous sommes. Que sommes nous? D’un côté les blessures auxquelles nous nous identifions et qui accaparent notre attention et notre énergie, de l’autre côté l’être éveillé, libéré que nous sommes, déjà là mais dont nous sommes séparés par l’ignorance et les conditionnements.
La spiritualité parle de l’éveil. Tout au moins dans certaines traditions, ou quel que soit le mot qu’on emploie, d’un état d’ouverture et de clarté précédant tous nos états, libérateur de toute forme de souffrances. La thérapie parle de notre histoire, de ses nœuds émotionnels, de ses blocages et blessures et de leur impact dans notre vie personnelle, sociale, familiale, relationnelle. Doit-on choisir entre ces deux approches ? comment respecter ces deux aspirations en nous? l’aspiration à vivre mieux aujourd’hui même dans notre histoire et l’aspiration à nous ouvrir à la nature éveillée de ce que nous sommes, qui elle n’a jamais été blessée?
L’idée selon laquelle il nous faudrait choisir pour raison d’incompatibilité fondamentale est source de nombreux malentendus. Nous devons juste trouver un ou une funambule qui nous aide à explorer profondément ce fil à tisser, ce pont à emprunter pour voir d’où nous venons. Nous pourrons alors concrètement non seulement changer notre vision du monde mais nous réconcilier avec la nature de la vie même.
Intégrant une dimension thérapeutique, une dimension spirituelle et une dimension esthétique, Racines de la présence est le fruit de mon parcours et de mon expérience dans l’exploration de ces chemins depuis 25 ans. Sensible à la poésie, à la beauté, à l’art, ces domaines ont été très tôt présents dans mon enfance. Du plus loin que je me souvienne, mes premières amitiés ont eu l’apparence des poètes, des artistes, de la nature, des sages de toute tradition. Sans doute vous aussi vous vous souvenez de ces familles de coeur qui vous ont fait du bien à l’âme et vous ont porté vers l’essentiel de vous-même. Sinon prenez le temps d’admirer ces fils d’or du passé, plutôt que de tout jeter à la poubelle, sous prétexte de présent et d’éveil.
En quête de vérité et d’éthique, après des études philosophiques, je me suis tournée vers un chemin spirituel où j’ai pu trouver des réponses plus concrètes et pragmatiques à mes questions sur l’existence. Ainsi j’ai commencé par m’orienter vers le zen dont l ‘assise et la discipline m’ont aidé à me centrer et m’ont structuré je dirais presque physiologiquement, mentalement, émotionnellement. C’était une première approche puis j’ai rencontré le bouddhisme tibétain, en même temps que je vivais des épreuves difficiles dans ma vie personnelle, liées à la mort d’êtres chers et proches. J’ai alors quitté l’enseignement de la philosophie pour un engagement plus profond, la retraite traditionnelle de trois ans du bouddhisme tibétain. Quoique l’on puisse s’imaginer, on n’entre pas en retraite pour devenir »lama » comme certaines personnes le croient, ou je ne sais quoi de spirituellement correct. Cette démarche est venu à un moment décisif et particulièrement douloureux de ma vie, en lien avec la disparition et la mort. La souffrance était grande, la motivation du coeur était puissante, l’énergie d’une retraite en portait le souffle. Le plus intéressant fut « après ».
Bien sûr, Les phrases et les mots peuvent sembler réducteurs car il est difficile de rendre compte de la diversité intérieure qui préside à nos changements. Retenons de tout cela simplement que la méditation, l’enseignement de la voie du Bouddha a été et est toujours dans ma vie d’une éclairante intelligence pour me conduire et comprendre la nature de la réalité. Néanmoins je marche « dans les pas du Bouddha« , avec l’amour de ce que je suis, d’où je vis, de mes racines et tel qu’il l’a enseigné lui-même, je me questionne, je questionne la voie et tout ce qui se présente sur le chemin, n’acceptant que ce que j’ai pu expérimenter.
Après la retraite, l’enseignement fut une pratique encore et toujours. Dans cette expérience, le plus touchant était la confiance des personnes qui, en entretien, m’exposaient leurs souffrances et leur questionnement. Je m’aperçus alors qu’il était difficile et malhonnête de faire des réponses toutes faites, que cela n’aidait personne. Il fallait rester un être humain, capable de se « mouiller », de ne pas jouer à « je porte une robe et je suis quelqu’un de spécial ». Si ce souci du soin d’autrui est impertinent tant pis, j’en assume les conséquences. C’est celui-ci qui m’a conduit à explorer les chemins du thérapeute avec joie et curiosité. J’ai mis mes bottes de sept lieues pour parcourir le samsara et j’invite chacun à faire de même. C’est très libérateur! c’est ainsi que je me formais à la voix des contes, puis aux constellations. Ce fut une source d’enrichissement extraordinaire sur cette passerelle que j’empruntais moi-même alors. Mon enseignement du dharma en bénéficia grandement aussi. Car ce qui me semble être la qualité essentielle d’un funambule est l’extrême vigilance avec laquelle il s’ouvre aux pirouettes de l’infini. Rien de plus vivant qu’un funambule. Aucun de ses pas n’est certain et ne peut se répéter en même temps qu’il va d’un bout du monde à l’autre.
J’ai toujours été curieuse et heureuse de côtoyer les chercheurs dans le domaine de la connaissance de soi. Comme Buzz l’éclair, » Vers l’infini et au-delà » est ma devise. Une fois sortie de retraite je me suis intéressée à des approches avec lesquelles j’avais des affinités, consciente que pour répondre à des « comment », pour aider les êtres il était nécessaire d’avoir dans sa besace de bodhisattva-thérapeute des outils-passerelles.
Mon expérience d’enseignante est que beaucoup de raccourcis ou de faiblesses pédagogiques entretiennent des illusions sur la voie, des attitudes nihilistes, de souffrances alors que la voie est censée nous donner des clés de compréhension et d’expérience, voire d’intégration. Une certaine littérature mal accompagnée, la déception sociale, les frustrations affectives amènent à croire un peu n’importe quoi. Même si un enseignement est vrai dans son absolu, « où » sont les personnes auxquelles on s’adresse? Peuvent-elles réellement l’intégrer ? Ce qui est vrai d’un point de vue ultime, du point de vue libérateur de l’éveil peut s’avérer incompréhensible et désespérant du point de vue de là où nous sommes aujourd’hui. La première qualité d’un véritable enseignant-transmetteur dans ce domaine est de faire face à cela. C’est une réalité incontournable. La question est bien celle-ci : où sommes nous aujourd’hui? beaucoup de confusion, de croyances aveugles en « les maîtres » qui ont parfois tendance à se comporter en contre-maîtres, entretenant des attitudes despotiques au service de leurs névroses. Comme vous, je me suis posée des questions extrêmement précises : comment reconnaître un maître ? qu’est-ce que l’éveil ? dois-je suivre une thérapie avant de m’engager sur une voie? etc. beaucoup de mes réponses ont évolué.
Si nous envisageons avec honnêteté ces questions, nous voyons qu’elles sont complexes. Du point de vue de mon expérience, il m’apparaît que nous avons besoin de sortir des approches new-age et nihiliste de la spiritualité. Revenons sur la terre contemporaine où peut se déployer la présence inconditionnelle de l’éveil ici et maintenant. Jolie phrase! Une fois prononcée , on peut se sentir un peu paralysé, non? allons nous y arriver? et nous voilà repartis! C’est normal : nous avons besoin de passerelles, de ponts où peuvent se rencontrer ces deux approches : Là où nous sommes aujourd’hui, avec nos blessures et l’espace de ce que nous sommes véritablement qui n’a jamais été et ne sera jamais blessé.
Beaucoup de malentendus sur la méditation elle-même engendrent l’inverse de ce qui est souhaité. Vous ajoutez un dossier à l’ensemble des dossiers que vous avez à traiter quotidiennement, celui de la méditation et de la vie spirituelle. Non seulement vous n’arrivez pas à vous ouvrir au quotidien mais la méditation devient un moyen de vous torturer et de rajouter de la pression et de la culpabilité. Stop !
Paix, joie, liberté, compassion, ne sont-ce point des mots que vous entendez prononcer dans certains milieux ? quelle en est la réalité? le mode d’emploi?
La spiritualité sert souvent de déni à la souffrance. « Je pratique donc je ne souffre pas » même si je suis plus confus, indifférent, dépendant qu’avant. Si nous ne tenons pas compte de nos blessures, de notre histoire, nous resterons en conflit larvé avec celles-ci. Notre passé ou son inconscience accaparera notre attention, resurgira sous la forme de nœuds émotionnels tenaces. La paix sera superficielle. Si nous comprenons au contraire que nous pouvons faire des expériences spirituelles et en même temps prendre en compte notre histoire et nos blessures de sorte à nous libérer avec intelligence, nous vivrons ce que nous sommes avec détente. D’ailleurs le passé est riche du présent que vous êtes. Les constellations font écho à la constellation que nous sommes, constellation du vivant, qui contient l’histoire de toutes les histoires. Les contes nous aident à vivre les différents personnages qui nous habitent et à prendre en compte leurs besoins et leurs aspirations profondes.
Nous avons besoin de réponses à nos « comment ». Des réponses concrètes, éprouvées et surtout honnêtes et sincères.
J’ai longtemps eu affaire à deux publics. les personnes qui suivaient les enseignements et les personnes qui venaient travailler sur elles dans les ateliers ou en entretiens individuels. Aujourd’hui de plus en plus j’invite à traverser les passerelles, à faire des allers-retours. De plus en plus de personnes, lorsqu’elles se déconditionnent d’une vision séparée et réductrice de ce qu’elles sont, retrouvent l’ampleur d’une vie intérieure absolument compatible avec le déploiement de ses qualités au quotidien.
Les Racines de la présence vous proposent de découvrir votre nature de funambule. Les ateliers en week-end à Lyon s’intéressent à guérir nos blessures du passé. Les sessions « dans les pas du Bouddha » approfondissent le cœur universel de la voie ouverte par le Bouddha. C’est une approche non religieuse, non dogmatique. Les ateliers « les arts du présent vivant » explorent notre créativité. Des formations sont mises en place. elles permettent de devenir animateur dans le cadre des Racines de la présence. Des séminaires et retraites complètent et approfondissent tout au long de l’année la globalité de cette approche.
Mon souhait est d’aider des personnes à devenir accompagnateur-accompagnatrice dans leur vie personnelle et leurs choix professionnels. Dans cet esprit, cette vision intégre thérapie et spiritualité. Ce que je considère comme un cheminement pertinent, contemporain et universel à la fois, efficient et respectueux de la liberté et de la singularité de chacun(e).
Bravo Wangmo ! Cela manque tellement aujourd’hui je trouve : un enseignement où l’enseignant ne se cache pas derrière les mots. Alors que le parcours de chacun est une inspiration pour les autres. Je préfère mille fois cette idée de travailler ensemble avec l’enseignant, entre funambules, plutôt que de recevoir un enseignement comme parole divine.
Merci !
Le long cortège de drames,de blessures,de terreur de nos histoires familiales constitue un recouvrement actif de l’enfant que nous avons été et du présent que nous sommes.Il y a en général peu de distance,un relief qui occulte l’espace:notre ignorance cruelle ,brutale.Notre humanité perdue
Les passerelles existent dans la légende du monde mort.
Wangmo, je suis touchée par la mise à nu de ton cœur généreux honnête et sincère pas de faux semblant » devenir de meilleurs êtres humains » comme tu nous le répètes si souvent. Pas de misérabilisme ni d’orgueil juste être fier de ce que nous sommes capables de traverser les tempêtes de la vie sans boire la tasse, sans se noyer, trouver la joie et le bonheur à nager dans les remous. Merci, Grande Dame pour cet infini de beauté vivante que tu mets à notre portée.
quel héroîsme
Merci Wangmo, ta vision claire est contagieuse !!!
Bonjour Wangmo, simplement MERCI ! cet « article » tombe à point pour moi. Anne
coucou ANNE,
c’est Laure( anniversaire Claire)
bises
Oui ! Oui ! Et Oui ! En l’espace du tout possible je ferai tout mon possible pour rassembler les forces du cœur, mobiliser les forces d’action Ici et Maintenant !
Contente de te retrouver à Paris « Dans les pas du Bouddha » les 19 et 20 octobre prochains. Avec toute ma gratitude.
Ce parcours du Héros que tu nous proposes aide à mieux vivre, bien vivre. La qualité de ton accompagnement propose d’oser être « ce que je suis » en confiance. Et c’est joyeux ! L’authenticité appelle l’authenticité…